L'émission programmée sur France
Inter le 27 mai 2001 avait choqué l'immense majorité
des Corses du monde entier. Hier devant le Tribunal Correctionnel
d'Aiacciu présidé par Madame le juge Knittel, assistée des
juges Venet et Rousseau, peu de prévenus se sont déplacés,
seul était présent en tant que témoin assisté Jean-Luc Hees.
Il manquait donc à l'audience Jean-Marie Cavada, PDG de
Radio France, Jacques Chraszez, Yves Lecoq, Christian
Rose et Virginie Lemoine, tous mis en examen pour « Diffamation
raciale et complicité envers la communauté Corse ».
Il faut se souvenir que dans l'émission "Les agités
du JT", les Corses étaient présentés comme: "Zoophiles,
fainéants, paresseux, êtres à l'état sauvage inadaptés aux
lois civilisées" et préconisait "une récente
loi hollandaise sur l'euthanasie sans attendre que les gens
soient malades…".
L'avocat de la défense le bâtonnier de Marseille, Maître
José Allegrini, Corse d'origine, n'a certainement pas été
choisi par hasard, qui tenta, sans succès, en début d'audience,
de faire renvoyer l'affaire, estimant qu'on ne pouvait juger
à la fois "pour diffamation et injures". Appelé
à la barre Jean-Luc Hees a déclaré: "J'ai fait ce qui
me semblait utile; j'ai présenté mes excuses pour la diffusion
de ce sketch et j'ai proposé à des représentants de la communauté
Corse de venir expliquer au micro de la radio, en quoi les
propos de l'émission étaient injurieux".
Pour Maître Mariaggi, avocat
de la partie civile, les excuses sont venus tardivement.
De plus "l'intention de faire rire et le prétexte
de l'humour sont à prouver: C'est très choquant de payer
pour se faire insulter sur les ondes d'une radio de service
public". Et d'ajouter :" Le sketch avait été enregistré
ce qui exclut totalement un dérapage imputable au direct".
Pour Maître Paccini, l'autre
avocat de la partie civile "Le dossier a été mal vécu
par les Corses, par l'ensemble de la communauté, tous ont
été affectés de partout dans le monde, jusqu'à Vancouver
au Canada, le texte ayant été ressenti en raison des termes
affreux utilisés, comme une volonté délibérée d'isoler une
communauté et que l'identité des Corses et de la Corse,
quelque part, par les développements qui sont faits par
les médias, provoque un esclavage médiatique de la communauté
Corse ".
Maître Allegrini dénonce
alors un mauvais procès et tente de minimiser la gravité
des propos tenus en les comparant à un certain humour corse,
Grossu Minutu, A Macagna ou Christian Mery.La partie civile
réclame la somme de 10.000 euros. Le jugement est mis en
délibéré au 15 novembre. Nous retiendrons de ce procès que
Maître Allegrini, avocat de la défense, a utilisé autant
que cela se peut, l'humour pour défendre ceux qui avait
utilisé un humour plus que douteux.
En agissant ainsi il a tenté, pour nous sans grande conviction,
de créer un écran de fumée protecteur pour ses clients.
Y a-t'il réussit ? Nous le saurons le 15 novembre. Maîtres
Mariaggi et Paccini, avocats de la partie civile ont été
à la fois plus directs et plus précis.
Comme ils l'on clairement
exprimé, cette émission qui se voulait de grande écoute
se trouvait au plus bas dans les sondages, position dramatique
pour une telle émission, aussi pour faire remonter l'audimat
on a consciemment conçu ce sketch satirique sur les Corses
et la Corse. Hélas pour eux le sujet a été très mal choisi.
En ce qui concerne l'Unione Corsa d'Antibes, il faut savoir
qu'elle est l'une les rares à pouvoir ester en justice sur
de telles affaires en raison de ses statuts, ce qui n'est
pas le cas pour tout le monde.
D'autre part contrairement
à ce qu’a affirmé arbitrairement Maître José Allegrini,
l'Unione Corsa d'Antibes a plus de six cent adhérents, et
donné en peu de temps plus 100.000 euros de dons à des oeuvres
caritatives. Elle est une des plus actives des associations
corses du Sud-Est. Jeannot Magni, président de cette association,
ainsi que tous les Corses qui y adhèrent, peuvent être fiers
de leurs actions sur le terrain.
Ghjuvan Ulivieru Sauli |